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Une belle reconnaissance dans le journal Allemaal

19 novembre 2023

Voorwoord 

Un bel hommage dans "Dag Allemaal" cette semaine pour Manuel Delaere et moi-même, mettant en lumière notre persévérance ❤️. En plus, un magnifique article sur son parcours de vie et sur la façon dont il vit progressivement la perte de sa vue. Depuis que je danse avec des non-voyants, il y a encore tant à découvrir. Un grand merci à Manuel Delaere de m'y guider sans relâche. Quelle force. #inclusion, c'est ensemble #inclusion, c'est apprendre les uns des autres #inclusion, c'est l'égalité #inclusion, c'est la richesse #danse #amour #vie Merci à Dag Allemaal pour cet bel article et à la journaliste qui nous a mis en lumière. Sa maman souffre également de rétinite pigmentaire. Merci à toute l'équipe d'Etage Tropical et aux camarades étudiants pour les valeurs que nous voulons véhiculer.

Manuel aveugle impressionne lors des auditions de "The Greatest Dancer". Dansant à travers la vie malgré un handicap sévère. Manuel Delaere le fait, littéralement. Parfaitement synchronisé avec sa partenaire Michèle Martens, il a complété toutes ses danses dans "The Greatest Dancer de Flandre". "Notre première grande performance", dit-il fièrement. Tout l'été, le Gantois a sacrifié ses vacances pour répéter son numéro dans l'école de danse inclusive de Michèle, qui a collaboré en tant que danseuse professionnelle avec Garry Hagger, Tom Dice et Belle Perez. Pour pouvoir auditionner, le duo a dû passer par un processus de sélection rigoureux. Pour la grande satisfaction de Manuel. "Je ne voulais pas être vu comme une curiosité. Ma participation à 'The Greatest Dancer' m'a fait sentir que je faisais partie de quelque chose."

Répéter une danse demande beaucoup d'efforts quand on a un handicap visuel, n'est-ce pas ? 

Manuel: Bien sûr. Chaque pas doit être clair et précis. Michèle: Les autres étudiants suivent mes pas dans le miroir. Avec un partenaire ayant un handicap visuel, vous devez les guider. Il y a plus de contact physique. Manuel: Cela m'aide à m'orienter, car c'est le plus difficile. Surtout après une rotation. En perdant ma vue, mon sens du toucher est devenu plus aiguisé. En contact avec ma partenaire de danse, je sens même la position de ses pieds. Certains camarades disent : "C'est comme si tu voyais plus que quelqu'un qui voit." (rire) Mais en réalité, tu ne vois plus du tout ? Manuel: Ma vue centrale a disparu. Périphériquement, je perçois encore des ombres et un peu de lumière, mais pas en mouvement, comme lors de la danse. Malheureusement, mes yeux se détériorent de plus en plus. La rétinite pigmentaire, une maladie oculaire où l'iris se dégrade lentement, est incurable.

Quand as-tu découvert que tu avais la maladie ? 

Manuel: Vers l'âge de 12 ans, j'ai commencé à avoir des problèmes de vision. Mais étant donné l'impact sérieux d'un tel diagnostic, j'ai attendu d'avoir 16 ans avant de consulter un ophtalmologue.

Ce genre de mauvaise nouvelle doit faire s'effondrer ton monde, non ? 

Manuel: (hoche la tête) mais mon attitude positive était ma force. Je voulais faire quelque chose de ma vie. Et à la maison, j'avais le meilleur exemple. Ma mère, déjà aveugle à cause de la même maladie, est restée très indépendante. Pendant des années, elle a été présidente de Vebes, l'association des aveugles et malvoyants, et elle siège toujours au Conseil National Supérieur des Personnes Handicapées, qui conseille la politique belge. Et tu as bien réussi ta vie. Tu as un diplôme en ingénierie civile.

Manuel: Pendant mes études, les aménagements étaient toutefois limités. Ma vision était déjà mauvaise. Je ne pouvais pas écrire sur les lignes et j'avais de terribles maux de tête à force d'étudier, ce qui me laissait peu de temps pour réviser mes cours avant mes examens. Heureusement, j'ai une bonne mémoire. Cela m'aide beaucoup dans mon travail à temps plein en tant qu'ingénieur informatique.

Ce n'est pas facile, n'est-ce pas ? 

Manuel: Avec un système vocal qui lit chaque écran, je m'en sors. Je veux rester actif le plus longtemps possible, mais je prévois pour des temps difficiles. J'ai aussi remboursé mon propre appartement, je cuisine moi-même et c'est délicieux, et je fais ma propre déclaration fiscale. (rire) Ça a l'air génial, 

mais tu dois avoir des moments difficiles parfois, non ? 

Manuel: Oui. Ma liberté est très limitée. Pour faire des courses, je dois demander de l'aide, au lieu de pouvoir aller rapidement au supermarché. Mais le plus difficile est la perte de contact social. Quand j'étais étudiant, je pouvais compter sur mes camarades. Parfois, ils riaient de mes bêtises, mais avec les meilleures intentions. Tout le monde était prêt à aider, même juste pour me montrer le chemin des toilettes. Avec la fanfare des étudiants, je participais à toutes les fêtes. J'étais un showman avec ma flûte traversière. Tout le monde me connaissait et m'appelait dans la rue. C'était une époque formidable.

Aujourd'hui, c'est différent ? 

Manuel: Mon seul contact de cette époque est un camarade qui est également resté à Gand. Et en tant qu'aveugle, il est difficile de se faire des amis. Si vous allez au café avec votre canne blanche, personne ne vous parle. Si vous y allez sans canne et que vous heurtez quelque chose, tout le monde pense que vous êtes ivre. Quand je sors, j'essaie toujours d'être accompagné, car seul je ne remarque même pas si quelqu'un veut parler. Ou s'il y a quelqu'un que je connais. Je n'ai plus de petite amie non plus. J'aimerais rencontrer quelqu'un qui partage ma passion pour la danse. Mais aborder une dame pour discuter, ce n'est pas si simple. Je dois me concentrer sur sa voix. Souvent, je peux en déduire la silhouette, mais l'âge est plus difficile à estimer.

Michèle: Oh, Manuel a l'embarras du choix. Il a l'air si bien et est devenu un danseur incroyable. Un peu charmeur même… (clin d'œil) Manuel: Même lors de soirées dansantes, les dames hésitent en me voyant avec mon chien guide. "Oh là là, un homme aveugle. Ça ne va sûrement pas être amusant." Frustrant. Jusqu'à ce qu'elles voient à quel point je sais bien danser. Alors elles viennent toutes vers moi. Et elles reviennent !

Comment as-tu attrapé le virus de la danse, Manuel ? 

Manuel: Lors d'une soirée dansante pendant mes vacances de jeunesse. Peu de temps après, j'ai commencé à danser swing, rock'n'roll et danse de salon. J'ai dansé longtemps avec ma petite amie, mais lorsque cette relation s'est terminée, j'ai découvert que les installations dans une école de danse régulière étaient insuffisantes. C'est ainsi que j'ai atterri chez Michèle, qui enseignait occasionnellement à des personnes handicapées.

Michèle: C'est grâce à Manuel que j'ai vu la lumière. Depuis lors, nous dansons de manière inclusive dans mon école de danse. Avec ou sans handicap, tout le monde suit les cours ensemble. Une première en Flandre. Et est-ce que ça fonctionne ? Michèle: Absolument. Certains étudiants ont abandonné à cause de cela et certains aveugles ne veulent pas dépendre des voyants. Dommage pour eux, danser de manière inclusive a tellement de valeur ajoutée. En raison du besoin d'interaction, nous apprenons beaucoup les uns des autres. Je suis devenue une meilleure enseignante, car vous développez de nouvelles techniques et astuces. Tu as vraiment trouvé ta place ici, Manuel.

Manuel: Oui, l'ambiance dans ce club de danse est plus intime. Ici, j'ai construit une nouvelle vie sociale et gagné un peu de liberté. Cela comble un vide dans ma vie. De nos jours, je suis à la danse quatre à cinq jours par semaine.

Apparemment, parfois aussi pour enseigner ? 

Manuel: Oui, je donne des cours particuliers aux débutants et à des groupes de personnes ayant une déficience visuelle.

Michèle: Manuel m'apprend même à danser le quickstep. Manuel: Je n'ai pas d'enfants. C'est ma façon de partager ma passion. Les opportunités que j'ai eues, je veux aussi les offrir à mes pairs. Souvent, ils préfèrent se joindre à des associations pour les personnes handicapées visuelles. Mais après avoir donné des cours de salsa lors de vacances en montagne avec une association de personnes aveugles à mes compagnons de voyage, certains d'entre eux viennent à nos ateliers de danse inclusifs.

Et avec 'The Greatest Dancer', tu veux les convaincre tous ? 

Manuel: J'espère que cela encouragera mes pairs à se renseigner sur les cours de danse inclusifs dans leur propre quartier. Vous savez à quoi je rêve parfois ? Entrer dans une salle de danse avec mon chien, demander une dame à danser et faire tomber toutes les mâchoires de surprise par mes talents. Il y avait aussi quelque chose à ce sujet dans 'The Greatest Dancer'.

Description des photos

Photo 1 : Manuel porte un smoking noir avec un nœud papillon bleu haut et une chemise blanche. Le nœud papillon est de la même couleur et matière que la robe de Michèle. Manuel porte des lunettes et a les cheveux foncés. Michèle a de longs cheveux blonds et porte des boucles lâches sur la photo. Elle porte un rouge à lèvres corail et un fard à paupières jaune doré. Michèle pose ses deux mains sur l'épaule droite de Manuel. Ils posent devant un mur blanc avec à droite de Michèle 2 congas rouges foncés et une fausse plante verte.

Photo 2 : Logo de "Dag Allemaal" en lettres jaunes avec des bordures rouges.

Photo 3 : article de "Dag Allemaal" lui-même.
a. Manuel est appuyé contre une armoire antique. Il porte un smoking. Derrière lui se trouve un miroir antique avec un cadre doré et un aigle blanc en statuette.
b. La photo suivante montre Manuel dansant avec une dame dans les montagnes. La dame porte un t-shirt blanc, Manuel un t-shirt violet avec un logo. À l'arrière-plan, nous voyons les montagnes.
c. Manuel est assis comme un jeune homme dans un grand fauteuil. Il porte un haut rouge bordeaux et sourit. À côté de lui se trouve un petit chien blanc câlin.
d. Manuel joue de la flûte traversière pendant ses études. Il porte un ruban.
e. Manuel caresse et pose avec son chien guide aveugle, Dajoor.

photo1 : Michèle et Manuel posent en tenue de gala photo2 : logo Dag Allemaal