Fermer les yeux pour éliminer les distractions visuelles
Festival Kizombatreat : Une discussion sur la connexion entre le haut et le bas du corps dans la danse en couple.
Avant-propos : Entre le 3 et le 5 juin de cette année (2022), le premier festival Kizombatreat a eu lieu à Etage Tropical à Gand. Nous faisons souvent référence à l'importance d'Etage Tropical au sein de la communauté kizomba et à notre rôle il y a 15 ans dans la diffusion de cette danse angolaise en Belgique. En collaboration avec José Garcia Ndongola d'Angola, nous avons mis la kizomba sur la carte en Belgique.
Kizombalove était à l'origine de cette scène et de là, elle a grandi et s'est développée, avec un peu plus tard à Paris, l'émergence de l'Urban Kizomba. Etage Tropical, principalement distributeur du produit kizomba authentique, a rapidement accueilli aussi l'influence française, proposant des cours de danse dans le cadre d'une année scolaire fixe, ainsi que des ateliers mensuels et des soirées sociales et festivals. Rabbil Ngwije du Burundi a été formé par José Garcia Ndongola et a maîtrisé la kizomba authentique comme un maître. De nos jours, il organise des festivals et Etage Tropical a eu le privilège de servir de base.
L'événement a été un succès. Les meilleurs danseurs de kizomba d'Europe ont convergé vers Gand.
Dans ce cadre, j'ai rencontré DJ Rockkizomba et son épouse Giedre Lapaite. Ils dirigent une école de danse à Francfort et étaient programmés pour le festival. Dans leur quête d'une kizomba parfaitement exécutée, Giedre a expliqué l'importance de danser les yeux fermés pour une meilleure connexion en couple.
Pourquoi la connexion du corps est importante tant pour les leaders que pour les suiveurs :
Au cours du festival, j'ai remarqué que beaucoup de leaders dansent les yeux fermés. Giedre a une explication à cela : le but principal de fermer les yeux est d'éliminer les stimuli visuels, de laisser de côté ce sens spécifique. Cela met davantage l'accent sur le ressenti, le toucher, et les émotions en elles-mêmes. Les stimuli visuels peuvent distraire et détourner l'attention de l'essentiel : la connexion avec le partenaire de danse ! On voit des choses autour de soi, on ressent des impulsions externes qui peuvent faire perdre le focus sur le partenaire de danse.
Le toucher comme partie intégrante de la danse, notamment avec l'importance du haut du corps. Connexion thoracique ou connexion bras.
1. Connexion thoracique donc le haut du corps sans connexion avec les bras : À ce moment-là, nous lisons à travers la connexion thoracique a. le transfert du poids d'une partie du corps à une autre pour le leader transmis à la suite par exemple de gauche à droite et inversement. b. Ressentir l'émotion du partenaire de danse assure une valeur esthétique accrue de la danse. c. L'ambiance dans laquelle la danse est exécutée détermine la dynamique et le rayonnement.
2. Connexion bras sans connexion avec le thorax et uniquement avec les bras. Comme dans la Valse Viennoise où le cadre corporel, un cadre de bras tendus, détermine le mouvement (motion).
Les deux impulsions créent un cadre bien défini dans lequel le mouvement prend forme. Le haut du corps a pour fonction de former un cadre externe pour le mouvement global de danse des deux danseurs en symbiose. Les deux danseurs forment ainsi un mouvement et une entité unique.
Une tâche tout aussi importante : c'est par le haut du corps que la direction est indiquée. Avec le haut du corps, on pousse la direction dans laquelle on danse. En salsa, le haut du corps pousse la suite dans une direction souhaitée.
Le bas du corps et plus précisément les jambes vont surtout déclencher le mouvement (la motion). La connexion avec le bas du corps assure une confirmation du bon élan du haut du corps.
Chaque partie du bas du corps joue un rôle important.
1. Hanches : d'ailleurs, le bas du corps donne aussi pour les dames un accent féminin agréable en utilisant les hanches.
2. Genoux : Les genoux offrent une direction supplémentaire, car la kizomba est une danse qui se développe du bas, du sol, vers le haut. Les genoux dirigent ainsi les hanches et complètent le mouvement total du corps. Même en bachata, les genoux jouent un rôle important. Ils poussent contre les cuisses de la suite et déterminent ainsi un mouvement fluide. Doux ou serré dépend du style de danse. Tango contre bachata est dansé de manière totalement différente. Mais dans les deux cas, les genoux contribuent à une connexion corporelle essentielle.
3. Pieds : que ce soit dans la kizomba, la bachata ou la quickstep, il y a une utilisation de la connexion des pieds. Le flanc du pied du leader pousse et détermine la direction du pied du suite.
Il y a encore beaucoup à dire sur la manière dont nous pouvons parvenir à un contact corporel parfait. Fermer les yeux crée de l'intimité tout en s'embrassant, s'embrassant,... et donc en dansant aussi. Nous le faisons de notre nature et dans un élan irréfléchi. Nous nous isolons consciemment du reste du monde pour nous fondre dans ce contact avec l'autre. C'est pourquoi, de danceorientation, nous n'avons pas encore eu le dernier mot à ce sujet. Mais c'est déjà un bon début.
Description du texte pour les photos et vidéos
photo 1 : Un couple de danseurs dont le suite est blanc et le leader d'origine africaine. Ils sont intimement enlacés par la connexion de bras. La tête du leader repose contre le sommet de la tête du suite. Le leader a les yeux fermés. L'arrière-plan est éclairé en bleu.
photo 2 : Un couple de danseurs dont le suite est blanc et le leader d'origine africaine. Ils sont en étreinte par la connexion thoracique. Le menton du leader repose contre le front du suite. Le leader a les yeux fermés. Le suite porte une robe rouge vif sur un fond bleu.
photo 3 : Un couple de danseurs dont le suite est blanc et le leader d'origine africaine (différents couples à chaque fois). Cette fois, on voit les yeux fermés du suite et le dos du leader. Le couple de danseurs s'étreint par la connexion de bras.
photo 4 : Rabbil donne un atelier de danse avec sa partenaire qui a les bras écartés. Il se tient derrière elle en étreinte. Il est au centre du plancher de danse et les couples de danseurs sont autour de lui dans la grande salle d'Etage Tropical. L'arrière-plan est éclairé en jaune et le logo d'Etage Tropical est bien visible.
photo 5 : Un grand homme (leader) d'origine africaine danse avec une petite dame (suite) d'origine asiatique. Sa tatouage étendu est particulièrement visible sur son bras droit. Elle a les yeux fermés. Les yeux et la bouche du leader sourient vers elle. À l'arrière-plan, on voit beaucoup d'autres couples de danseurs. La lumière donne des teintes jaunes et bleues.
photo 6 : Un autre leader d'origine africaine danse avec la même dame d'origine asiatique. Il appuie son côté gauche contre son côté droit et pousse son genou gauche contre ses jambes. Cela crée une connexion de genoux prononcée que l'on retrouve également en tango et en bachata.
photo 7 : Photo d'un smartphone avec un couple de danseurs à l'intérieur. La couleur du festival est rose violet.
photo 8 : Logo et photo de Giedere et DJ Rockkizomba. Giedere est blanche avec de longs cheveux blonds. Son mari est d'origine allemande et porte une barbe. Le logo est en jaune sur un fond rose violet.
video 1 : Giedre et DJ Rockkizomba dansent lors d'un atelier au centre de la salle et font une démo. Ils montrent comment ils maîtrisent 3 connexions entre eux. La connexion de la tête, la connexion de bras et la connexion de hanche. Selon la musique, le leader déplace ses bras sur son dos. Ils sont entourés de danseurs suivant l'atelier.
video 2 : Giedre parle de la connexion. Elle est assise sur une chaise dans le studio de danse d'Etage Tropical et a son bébé d'un an sur ses genoux.
video 3 : Giedre parle de la connexion. Elle est assise sur une chaise dans le studio de danse d'Etage Tropical et a son bébé d'un an sur ses genoux.
